ERC/00/3


 

VINGT-DEUXIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'EUROPE

Porto (Portugal), 24-28 juillet 2000

Point 6 de l'ordre du jour

SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Le Sommet mondial de l'alimentation, qui s'est déroulé à Rome du 13 au 17 novembre 1996, a réuni des chefs d'État et de gouvernement représentant 185 pays et la Communauté européenne. Cet événement historique a permis à près de 10 000 participants de débattre de l'un des plus grands défis qui se posent aux dirigeants de la planète en ce nouveau millénaire : l'éradication de la faim.

2. L'adoption par 112 chefs d'État ou de gouvernement, ou leur représentant, et par plus de 70 hauts fonctionnaires d'autres pays de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, au cours de cette réunion à laquelle des représentants d'organisations intergouvernementales (OIG) et non gouvernementales (ONG), entre autres, ont pris une part active, a eu un impact sur l'opinion publique et jeté les bases de l'introduction de changements majeurs, dictés par l'objectif "Alimentation pour tous", dans les politiques et les programmes. Le Sommet a ensuite été approuvé à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations Unies.

3. Le Sommet avait pour but de renouveler l'engagement mondial au plus haut niveau politique d'éliminer la faim et la malnutrition et d'instaurer une sécurité alimentaire durable pour tous. Ce Sommet à haute visibilité a retenu l'intérêt des décideurs des secteurs publics et privés, été répercuté par les médias et sensibilisé le grand public. Les intervenants ont également esquissé la marche à suivre sur les plans politique, conceptuel et technique pour œuvrer sans relâche à l'éradication de la faim dans tous les pays.

4. Les participants au Sommet ont pris plusieurs engagements destinés à assurer la sécurité alimentaire de tous et à faire disparaître la faim dans tous les pays, accompagnés d'un objectif immédiat : diminuer de nombre de mal nourris de moitié d'ici à 2015. Les sept Engagements, énoncés dans le Plan d'action du Sommet, portent sur la création de conditions politiques, sociales et économiques propices ; l'éradication de la pauvreté et des inégalités ainsi que l'amélioration de l'accès à la vie économique pour tous et à tous moments ; l'adoption de politiques et de pratiques participatives et durables dans les domaines du développement alimentaire, agricole et rural ; la prévention des catastrophes naturelles ou provoquées par l'action humaine, et l'état de préparation à ces dernières, le cas échéant ; les participants s'engagent également à faire en sorte que les politiques relatives à l'alimentation, au commerce des denrées agricoles et au commerce en général appuient l'objectif de sécurité alimentaire pour tous.

5. Le septième Engagement fait intervenir les gouvernements au premier plan, puisqu'il délègue l'action aux pays, en invitant tous les acteurs à créer un environnement économique et politique permettant d'agir en vue d'assurer la sécurité alimentaire de tous les citoyens. Un grand nombre de pays ont déjà commencé à préparer des plans d'action nationaux qui font appel à tous les secteurs de la société. Le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation encourage aussi les gouvernements à organiser des campagnes nationales sous le thème de l'"Alimentation pour tous", en vue de drainer les ressources et la participation tous les secteurs de la société civile au profit de la mise en œuvre des mesures établies.

6. Dans le cadre du système des Nations Unies, il incombe au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de la FAO de surveiller et d'évaluer la situation internationale de la sécurité alimentaire et de s'informer à ce sujet. Le CSA recommande aussi des politiques visant la constitution de disponibilités céréalières suffisantes pour garantir la sécurité alimentaire.

7. Les participants au Sommet ont chargé le CSA de suivre la mise en œuvre du Plan d'action et de mener une évaluation approfondie de cette dernière, au plus tard en 2006. Les rapports nationaux qui faisaient état de la situation initiale et des orientations suivies par les gouvernements, ont servi de base à l'établissement d'un premier rapport sur la mise en œuvre du Plan d'action, examiné par le CSA à sa session de juin 1998.

8. Le CSA a mis au point un plan de suivi, sanctionné par le Conseil, qui lui permettra d'accomplir deux cycles complets d'évaluation des activités relevant du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, avant le bilan à mi-parcours demandé pour 2006. À sa vingt-cinquième session, tenue en 1999, le Comité a aussi étudié de façon approfondie les mesures à prendre pour élargir la participation de la société civile.

9. En préparation à la vingt-sixième session du CSA, qui aura lieu en septembre 2000, le Comité a adopté un modèle de rapport pour présenter les progrès enregistrés dans le cadre du Plan d'action. Ce modèle se base sur des indicateurs significatifs de l'avancement des travaux, tout en restant souple et compréhensible. On recommande aux pays d'adopter des dispositions appropriées aux structures de leur gouvernement, s'agissant d'établir des rapports sur les résultats obtenus à l'échelon interne dans le cadre du Plan d'action, et à préparer les rapports périodiques demandés à l'échelle mondiale.

II. SUIVI DU SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION EN EUROPE

10. Cette section, qui aborde de grands domaines d'intervention de la FAO et de ses partenaires, ne se veut pas exhaustive. Les engagements contractés lors du Sommet continuent à influencer les priorités et les programmes de l'Organisation, ainsi que les activités de ses Comités techniques. L'application du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation est inscrite en permanence à l'ordre du jour des Conférences régionales. La sécurité alimentaire est un thème central des activités de plaidoyer de la FAO, qu'elle exerce par le biais de ses programmes d'information du public, de la Journée mondiale de l'alimentation et de Telefood.

11. Dans le domaine interinstitutions, la FAO assure le secrétariat du Réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire et fournit un soutien à 80 groupes thématiques nationaux, dont 65 sont déjà bien établis. Au niveau international, la FAO collabore étroitement avec le FIDA et le PAM afin d'appuyer ces groupes, qui opèrent dans le cadre du système des Coordonnateurs résidents des Nations Unies.

12. La FAO continue à aider activement le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (UNHCHR) à appliquer l'objectif 7.4 du Plan d'action concernant le droit à une nourriture suffisante. La FAO s'est jointe à d'autres organisations pour accueillir les deux consultations d'experts sur ce sujet, conduites en décembre 1997 et en novembre 1998. Le Sous-Comité de la nutrition du CAC a participé à l'organisation d'un autre colloque, en avril 1999, sur le thème : "Substance et principes d'une approche des politiques et programmes alimentaires et nutritionnels conforme aux droits de l'homme" . En mai 1999, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a adopté une Observation générale sur le droit à une nourriture suffisante.

A. PROGRAMME DE LA FAO

13. Les activités menées par la FAO dans la région durant la période évaluée sont décrites dans les documents ERC/00/2 et ERC/00/2-Sup. 1. Ces documents traitent des activités qui servent les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation, du programme de travail en cours et de l'orientation qui sera imprimée au programme pour résoudre les questions prioritaires dans la région. Dans la région européenne, la FAO conduit plusieurs activités relevant du Sommet mondial de l'alimentation, qui concernent l'analyse et le conseil en matière de politique agricole, l'intensification de la production agricole, le développement des cultures de plein champ, les agro-industries et les services agricoles, la santé et la production animales, le commerce des produits agricoles, les statistiques agricoles, le développement durable et la recherche agricole, le développement de la foresterie et de la pêche, et l'investissement agricole.

Projets de stratégies pour le développement agricole national -
horizon 2010

14. Les "Projets de stratégies pour le développement agricole national - horizon 2010", préparés à l'initiative de la FAO pour 150 pays membres en développement et pays en transition, marquent la première étape du suivi du Sommet mondial de l'alimentation. Ces stratégies ont été rédigées en vue i) d'aider les gouvernements des pays membres à remplir à l'échelon national les engagements pris à l'échelon mondial ; ii) d'instituer un partenariat étroit avec tous les organismes internationaux de développement, notamment ceux du système des Nations Unies, afin d'appuyer l'élaboration et l'application des stratégies agricoles des gouvernements membres ; et iii) d'exhorter les instances nationales et internationales à accorder une place prioritaire à l'investissement agricole dans leurs programmes. Fondées sur des textes gouvernementaux officiels, notamment des documents de synthèse nationaux préparés pour le Sommet mondial de l'alimentation et des données pertinentes provenant de la FAO et d'autres sources officielles, les stratégies ont été révisées à l'état de projet par des hauts fonctionnaires des gouvernements concernés et en intègrent les observations.

15. Il est important de mettre à jour et, si nécessaire, de corriger les stratégies nationales afin de garantir la cohérence des politiques et les programmes en matière de sécurité alimentaire durable avec l'évolution de la situation socio-économique et de la sécurité alimentaire dans chaque pays membre. À partir de la fin de l'année 1999, des ateliers destinés à suivre la mise en œuvre et à en actualiser les modalités ont été organisés dans les pays pour lesquels des projets de stratégies avaient été préparés. Un tour d'horizon des ateliers qui ont déjà eu lieu en Europe centrale et orientale et dans la CEI est repris en annexe.

Stratégies régionales de soutien au développement agricole et à la sécurité alimentaire

16. Si, dans leur ensemble, les problèmes liés à la pauvreté et à l'insécurité alimentaire présentent des spécificités nationales, la FAO a étendu sa coopération avec les Groupements économiques régionaux et sous-régionaux afin de mettre à profit les synergies et les complémentarités régionales et sous-régionales. La FAO est prête à aider les Groupements économiques régionaux et sous-régionaux à formuler des politiques et des programmes destinés à favoriser la production agricole et alimentaire durable, un meilleur accès à l'alimentation, la salubrité des aliments, et le commerce des produits alimentaires et agricoles aux niveaux national, sous-régional et régional.

17. Aussi, la FAO, en collaboration avec les institutions régionales et sous-régionales compétentes est-elle en train d'élaborer pour chaque Groupement économique régional et sous-régional pertinent une Stratégie régionale de soutien au développement agricole et à la sécurité alimentaire (SRDASA). Chaque SRDASA s'inspire largement, mais pas exclusivement, des résultats, conclusions et recommandations des Stratégies pour le développement agricole national - horizon 2010.

18. Les SRDASA dégagent les caractéristiques communes aux pays membres pour ce qui est de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, font ressortir les différences essentielles du point de vue de la dotation en ressources et des paramètres politiques, recommandent des options politiques et des axes stratégiques pour la coopération entre les membres du groupement concerné et proposent des estimations des besoins d'investissement en agriculture.

19. Les stratégies régionales sont complétées par le Programme régional pour la sécurité alimentaire (PRSA), destiné à mettre en œuvre les principaux volets des SRDASA. À l'échelle mondiale, trente-quatre groupements économiques régionaux et sous-régionaux ont été invités à collaborer à la préparation de leurs SRDASA et PRSA respectifs.

20. En Europe, une stratégie régionale a été conçue pour les pays de la Coopération économique de la mer Noire (CEMN). Un projet de PRSA visant les pays de la CEMN membres de la FAO a également été rédigé et soumis au secrétaire général de la CEMN. La SRDASA et le PRSA ont été examinés au Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la CEMN, en avril 2000, lesquels ont décidé d'organiser une réunion d'experts à Istanbul (juillet 2000) pour parachever les documents.

Programme régional pour la sécurité alimentaire (PRSA)

21. Le PRSA est centré sur les questions à caractère régional qui se prêtent mieux à un traitement régional. Il a pour objectif principal d'améliorer durablement l'accès à tout moment de toutes les personnes de la région à l'alimentation requise pour mener une vie saine et active, en augmentant la productivité, la production et le commerce des cultures vivrières.

22. Pour accroître la productivité et la production, le PRSA prévoit de soutenir et de développer le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), et de faire porter les efforts sur une aide à l'évaluation et à la formulation des politiques, sur la préparation de programmes d'investissement dans des sous-secteurs agricoles ainsi que sur la définition et l'élaboration de projets de financement nationaux et extérieurs.

23. En matière d'échanges, le PRSA vise l'harmonisation des politiques, par une réduction des barrières sanitaires et phytosanitaires, une incitation à la baisse et à l'uniformisation des tarifs douaniers et par l'adoption des normes du Codex Alimentarius. Ces mesures pourraient favoriser des spécialisations locales et nationales, en stimulant la concurrence et en faisant mieux ressortir les avantages comparatifs des pays membres du Groupement économique régional et sous-régional.

B. PROGRAMME SPÉCIAL DE LA FAO POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

24. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) a été lancé après avoir été approuvé à l'unanimité par le Conseil de la FAO en 1994. Il a ensuite été adopté au Sommet mondial de l'alimentation en novembre 1996. Les principaux objectifs du PSSA consistent à aider les PFRDV à augmenter rapidement et durablement la production et la productivité alimentaire, à limiter la variabilité annuelle de la production et à améliorer l'accès à l'alimentation, pour contribuer à instaurer une société équitable et à réduire la pauvreté. Le programme devrait donc concourir substantiellement à la concrétisation des engagements fondamentaux du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et plus particulièrement des trois suivants :

25. La stratégie du PSSA se caractérise avant tout par la prise en charge des actions à mener dans le cadre du programme par les pays, des partenariats avec les partenaires de développement, notamment les pays donateurs et les institutions financières multilatérales, la participation des agriculteurs et d'autres parties concernées, l'accent mis sur la modernisation technique, la priorité accordée aux petits agriculteurs, l'attention portée à l'égalité entre les sexes et par une approche intégrée, multidisciplinaire et graduelle.

26. La mise en œuvre du programme par les gouvernements et les communautés rurales s'effectue en deux phases. Les démonstrations sur le terrain de la phase I nécessitent la mobilisation et la formation du personnel local et des agriculteurs ainsi que la fourniture de semences, d'outils et de machines. Les quatre volets interdépendants et complémentaires de cette phase sont la maîtrise de l'eau, notamment les petits ouvrages d'irrigation et de drainage, la collecte de l'eau et la gestion de l'eau au niveau de l'exploitation ; l'intensification de systèmes durables de production végétale ; la diversification orientée vers l'aquaculture, la pêche artisanale et la petite production animale ; et l'analyse des obstacles socio-économiques.

27. La phase II, qui représente l'échelon macro-économique du PSSA, s'appuie un plan d'action préparé au niveau national, qui prend en considération les obstacles et les possibilités d'action recensés au cours de la phase précédente. Le plan se compose de politiques alimentaires et agricoles nationales, destinées à lever les obstacles macro-économiques et sectoriels, à instaurer un contexte favorable à la production, la transformation et la commercialisation des denrées agricoles et à l'accès à l'alimentation ; d'un programme d'investissement agricole visant à améliorer l'infrastructure matérielle et à augmenter le financement public et privé des activités et des services agricoles ; et d'études de faisabilité des projets "bancables" prêts à être exécutés.

28. Pour contribuer à une mise en œuvre correcte des objectifs et de la stratégie, le Programme aide les pays à mettre sur pied un cadre institutionnel à différents niveaux, à mobiliser des ressources financières nationales et internationales et à mettre au point un système novateur de coopération Sud-Sud.

Cadre institutionnel et gestion

29. De par sa complexité et sa décentralisation, le PSSA demande des structures institutionnelles bien établies, tant dans les pays participants qu'à la FAO. Le cadre recommandé comprend essentiellement un Comité politique interministériel (Comité directeur national), présidé de préférence par le premier ministre et chargé de fournir des orientations politiques et un retour d'information ; un Comité technique interministériel, chargé de la direction technique du PSSA et de sa coordination avec d'autres programmes et avec le secteur privé ; un Comité régional interdépartemental, dirigé par le plus haut responsable de la région ou de la province et réunissant les représentants des institutions locales pour créer une synergie avec d'autres programmes conduits dans la région ; et des Comités locaux, au niveau du district ou de la collectivité, permettant à toutes les parties prenantes locales (secteur public, privé, ONG, etc.) de participer à la formulation et à la mise en œuvre des actions à mener.

30. Du côté de la FAO, la structure de gestion, qui comporte le Comité mixte du PSSA présidé par le directeur général, un Comité politique et un Comité de mise en œuvre ainsi qu'une unité de coordination et de suivi, fonctionne déjà. Les activités de ce programme, qui jouit d'une priorité absolue au sein de l'Organisation, bénéficient d'une collaboration soutenue avec les structures techniques et opérationnelles de la FAO. Le programme tire également profit des conseils d'une équipe de supervision extérieure, qui se réunit une fois par an, et des évaluations conduites sur place par l'inspecteur principal et par des inspecteurs régionaux indépendants.

31. Au cours du dernier exercice biennal, les auteurs de ces évaluations et rapports ont fait des remarques concernant, entre autres, trois aspects de la gestion. Premièrement, la mise en œuvre du programme est désormais facilitée par un nombre appréciable de documents spécialisés de la FAO. Ces documents sont publiés dans une série de manuels divisée en trois volumes intitulés : "Aperçu", "Préparation et exécution des programmes nationaux" et "Gestion et coopération internationale". Deuxièmement, des efforts tout particuliers s'imposent encore pour partager le concept et les stratégies du PSSA avec les diverses autorités et donateurs nationaux, et pour intégrer ce programme dans les structures nationales officielles en veillant à sa coordination avec ces dernières ainsi qu'avec d'autres programmes agricoles et alimentaires. Troisièmement, il convient de renforcer l'appui technique de la FAO aux programmes dont la conduite a été déléguée au niveau national, notamment en ce qui concerne la rédaction des Documents du programme national, l'analyse des obstacles et le système de suivi et d'évaluation.

Échantillon d'actions accomplies en Europe dans le cadre du PRSA

32. ALBANIE - Une mission de la Division du Centre d'investissement s'est rendue en Albanie en octobre 1996, afin de définir et de préparer le PSSA. Le Document du programme national et le Plan national des opérations ont été achevés par l'équipe nationale en 1997. Les troubles sociaux ont retardé le lancement du projet, qui a démarré en avril 1998. Il a pour but général de soutenir des formations dispensées à des groupes de défense des intérêts des agriculteurs dans un esprit d'équité entre les sexes, dans au moins trois districts, et destinées à faciliter la commercialisation des produits agricoles, la gestion de l'eau et l'accès à des semences améliorées. Le projet appuiera également la mise sur pied d'un système de gestion de l'information au niveau régional, d'une part, qui mettra à profit l'expérience acquise au cours des efforts soutenus déployés jusqu'à présent, et au niveau de l'exploitation, d'autre part. L'assistance englobe une réforme du secteur semencier, la gestion de l'eau, la formation de groupes de défense des intérêts des agriculteurs, et la promotion de systèmes de commercialisation et de gestion de l'information.

33. Les consultants nationaux ont réalisé des évaluations accélérées de projets ruraux dans trois zones pilotes : Kavaja, Lushnja, Elbasan, et identifié des groupes de défense des intérêts des agriculteurs et des associations d'irrigants susceptibles de prendre part au projet. Les contraintes financières limitent la mise en œuvre du PSSA à la zone de Lushnja et plus particulièrement au district de Divjaka et à la commune de Synej. Une évaluation accélérée des projets ruraux a également été menée à bien dans la zone pilote de Mollas, avec la participation des agriculteurs. L'assistance technique prêtée À Dajci concourra à la création et au fonctionnement d'une association de producteurs et de transformateurs de lait ; à Pojani, elle est consacrée au fonctionnement de l'association des producteurs de haricots blancs. L'exécution d'un programme pour la multiplication des semences de maïs hybride et la préparation d'un document sur le maïs en Albanie, qui apportera une aide précieuse au ministère de l'Agriculture pour l'élaboration de la politique nationale du maïs, sont en cours. Un programme sur la reproduction des semences de pomme de terre est en préparation. Des consultants ont compilé les informations se rapportant aux projets alimentaires actuels en Albanie.

34. Le PNUD a participé à la phase I du PSSA en Albanie, à hauteur de 350 000 dollars E.-U. Cette somme vient s'ajouter aux 292 000 dollars E.-U. fournis par la FAO/RP. La Banque mondiale, présente aux réunions des donateurs, a réagi favorablement à la phase I de la proposition de projet, mais n'a pas encore précisé si elle y contribuerait. USAID collabore à l'organisation des visites locales dans un cadre bien établi.

35. À la vingt et unième session de la Conférence régionale de la FAO pour l'Europe, le ministre turc de l'Agriculture s'est déclaré prêt à soutenir l'Albanie dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Une communication a été adressée en ce sens aux autorités albanaises, mais elle n'a pas encore débouché sur un résultat concret.

36. ARMÉNIE - Une mission de la Division du Centre d'investissement s'est rendue à Erevan en octobre 1997 afin d'aider le gouvernement à lancer la phase I du PSSA. On a formé l'équipe nationale de rédaction et engagé les consultants nationaux ; la FAO a débloqué les fonds nécessaires à la rédaction. Deux documents, le Document du programme national et un Programme de coopération technique sur la maîtrise de l'eau ont été préparés et examinés par les membres de l'équipe de base en 1998. Ces deux documents doivent être parachevés par la Division du Centre d'investissement. La Sous-Division de l'assistance aux politiques coopère en ce moment avec le ministère de l'Agriculture à la mise au point définitive d'une proposition de projet pour un Programme de coopération technique intitulé "Stratégie agricole à long terme".

37. AZERBAÏDJAN - Un aide-mémoire a été signé à l'issue des deux visites effectuées à Bakou par des fonctionnaires du Service du Programme de coopération, en mai et novembre 1997. Une équipe nationale, nommée par le gouvernement azerbaïdjanais, a élaboré, avec le soutien financier de la FAO, les versions préliminaires d'un Document du programme national et d'un Document d'identification aux fins de la maîtrise de l'eau.

38. On a jugé que le Document du programme national proposait un schéma acceptable pour le programme, mais que le Document d'identification aux fins de la maîtrise de l'eau, qui n'était pas assorti d'un objectif précis, ni de propositions concrètes, demandait à être reformulé par l'équipe nationale.

39. Maîtrise de l'eau: Les activités se rapportant à l'eau figurent au premier rang des priorités du PSSA, mais des choix s'imposent et il convient de privilégier les solutions peu coûteuses. Il faudrait limiter les démonstrations à quelques technologies et sélectionner les zones pilotes les plus représentatives des régions agro-écologiques visées. La gestion au niveau de l'exploitation mérite une attention particulière.

40. Diversification: La modernisation des écloseries et la coordination de la gestion de l'eau avec les autres parties prenantes devraient ouvrir des perspectives prometteuses quant au développement de la pêche en eau douce.

41. Crédit: La possibilité de mettre en pratique la notion de "Fonds communautaire" de la FAO demande à être étudiée. Le directeur de la banque Agroprom à Bakou a manifesté un vif intérêt pour cette initiative, qu'il se dit prêt à soutenir.

42. Une mission mixte gouvernement turc/FAO s'est rendue en Azerbaïdjan du 12 au 16 octobre 1998 pour définir les termes de l'initiative coopération Sud-Sud-SPFS. Les quatre volets du PSSA seront incorporés dans la coopération Sud-Sud, qui reste à mettre en forme finale.

43. Le rapport de mission rédigé conjointement par la Turquie et la FAO a été envoyé aux gouvernements turc et azerbaïdjanais pour commentaires et approbation. Le gouvernement azerbaïdjanais a indiqué qu'il lui était difficile de supporter les coûts de la coopération Sud-Sud. Aussi la FAO participe-t-elle à la recherche d'un quatrième donateur qui fournirait l'aide financière nécessaire.

44. BOSNIE-HERZÉGOVINE - À l'issue d'une mission exploratoire conduite en septembre 1997, un aide-mémoire officiel autorisant le lancement du PSSA a été signé entre le ministère fédéral de l'Agriculture, des Ressources hydriques et de la Foresterie et la FAO. Les participants à la mission de suivi, qui s'est déroulée en novembre 1997, ont eu l'occasion non seulement de recruter les consultants nationaux chargés de rédiger le Document du programme national et le Plan national des opérations, mais aussi de débattre des futures activités pilotes avec le gouvernement et, notamment, des propositions concernant les activités préparatoires au lancement du PSSA. En décembre 1997, ces activités préparatoires ont été approuvées et financées par la FAO. Le Document du programme national et le Plan national des opérations (phase I), parvenus respectivement en juillet et en septembre 1998, ont été distribués à l'équipe de base pour examen et commentaires et envoyés au Comité d'examen en janvier 1999.

45. La Fédération de Bosnie-Herzégovine se trouve actuellement à un moment délicat de son histoire puisqu'elle doit passer progressivement d'une période d'émergence et de reconstruction à un régime à plus long terme de développement agricole durable. Les priorités, les services et l'organisation agricoles de ce pays doivent viser les petits agriculteurs. Dans ce contexte, la phase I du PSSA offrirait la possibilité d'éprouver rapidement, parallèlement aux technologies améliorées, la capacité de nouvelles approches à soutenir le développement agricole à long terme, ainsi que d'évaluer leur efficacité et d'analyser les obstacles sociaux, économiques et politiques à leur adoption ou à leur plein effet, avant de les appliquer à grande échelle avec les réformes politiques.

46. Bien que 13 projets aient déjà été inscrits dans le projet de Plan national des opérations (phase I), les activités suivantes sont considérées comme prioritaires pour l'assistance :

47. Les activités de la phase I débuteront dans trois sites :

48. Le gouvernement de la Fédération de Bosnie-Herzégovine s'est montré désireux d'entamer une coopération Sud-Sud avec le gouvernement égyptien.

49. GÉORGIE - En décembre 1997, des fonctionnaires de la FAO ont effectué une mission d'une semaine afin d'aider leurs homologues géorgiens à incorporer les observations formulées par l'équipe de base, lorsqu'elle a examiné le Document du programme national et le Document d'identification aux fins de la maîtrise de l'eau, en octobre 1997. Le Document du programme national a été achevé au cours de cette mission. Le Document d'identification aux fins de la maîtrise de l'eau a été révisé par les homologues géorgiens. Cette révision faisait suite à la décision du gouvernement de demander à la Banque mondiale d'intervenir dans les sous-secteurs de l'irrigation et du drainage, dans le cadre du deuxième projet de développement agricole. Le deuxième projet de développement agricole a été défini en février 1998 par la FAO/CP ; cette définition a débouché sur un projet ambitieux qui vise essentiellement à enrayer le déclin du sous-secteur, lequel résulte d'un manque de moyens institutionnels pour exploiter et entretenir l'infrastructure. La composante principale de ce projet est la création d'associations d'irrigants capables de reprendre la gestion des investissements ainsi que l'exploitation et l'entretien de l'infrastructure. Le gouvernement a demandé à la FAO d'utiliser le projet pilote du PSSA se rapportant à la maîtrise de l'eau, comme test et précurseur pour le deuxième projet de développement agricole.

50. Compte tenu des besoins évoqués ci-dessus et pour traiter les aspects relatifs à la maîtrise de l'eau suivant l'approche du PSSA, en décembre 1998 la FAO a approuvé, pour un montant de 372 000 dollars E.-U., un Programme de coopération technique/PSSA sur l'irrigation, qui est en cours d'exécution.

51. L'objectif immédiat du projet consiste à contribuer, par le biais d'un projet pilote, aux réparations urgentes et peu coûteuses et à la remise en état des systèmes d'irrigation et de drainage qui sont indispensables aux petits agriculteurs privés émergents, ainsi qu'à créer des associations d'irrigants gérées par des agriculteurs. Cette intervention immédiate se soldera par la remise en état de deux systèmes d'irrigation et de drainage appartenant au village (630 ha), lesquels, exploités par des associations d'irrigants dirigées par les agriculteurs, serviront de modèle à un projet de la Banque mondiale. Récemment, le ministre géorgien de l'Agriculture et de l'Alimentation a demandé que le projet soit élargi à d'autres zones et à d'autres volets.

Coopération Sud-Sud (CSS) : approche et premiers résultats

52. L'initiative de coopération Sud-Sud a été lancée par le Directeur général en 1996, dans le cadre du PSSA, en vue de permettre aux pays bénéficiaires de profiter des savoirs acquis par les pays en développement plus avancés. Elle devrait imprimer un nouvel essor à la coopération entre les pays en développement, qui n'a livré que des résultats mitigés dans le passé, en raison notamment d'un manque de devises étrangères pour payer les déplacements internationaux et les indemnités, préparer les études de faisabilité et financer les dépenses de fonctionnement et d'autres frais d'exécution. La CSS remédie à ces carences en fournissant une aide plurielle, associant la FAO et des sources bilatérales et multilatérales, aux pays qui participent au PSSA. La CSS complète les accords de CTPT à plus court terme.

53. La coopération Sud-Sud fait appel à des experts de haut niveau et à des techniciens possédant une expérience agricole de terrain, qui, ensemble, travaillent directement avec les agriculteurs, pendant deux ou trois ans dans les communautés rurales couvertes par le Programme spécial. Le nombre d'experts et de techniciens requis est déterminé au cas par cas, mais doit atteindre une masse critique, la zone couverte devant être suffisamment étendue pour représenter toutes les régions agro-écologiques du pays. Ces derniers devraient jouer un rôle déterminant en contribuant à la mise en œuvre et au prolongement de la phase I par les équipes nationales.

54. Plus de 37 pays en développement ont déjà fait savoir qu'ils étaient prêts à fournir un appui, et des accords de coopération Sud-Sud ont été signés avec 19 pays. La Turquie fournira une assistance technique au titre de la CSS au Kirghizistan, en Azerbaïdjan et au Turkménistan. Elle a également proposé d'entamer une CSS avec l'Albanie et une communication en ce sens a été envoyée aux autorités albanaises.

C. JOURNÉE MONDIALE DE L'ALIMENTATION/TELEFOOD

55. À sa vingt-neuvième session, tenue en 1997, la Conférence de la FAO a salué et approuvé la décision du Directeur général de consacrer l'intégralité des recettes du Telefood à des projets locaux concrets, à l'exclusion de toute dépense administrative ou autre, et de faire appel au parrainage et à d'autres contributions volontaires publiques ou privées pour financer la promotion et la coordination de l'opération Telefood. Elle a également fait sienne la décision du Directeur général de créer (au titre du règlement financier 6.7) un fonds spécial sur lequel seront versées les recettes et un fonds fiduciaire qui recueillera les contributions du parrainage et les autres aides volontaires privées et publiques destinées à couvrir le montant de la promotion et de la coordination de l'opération Telefood menée à l'échelle mondiale.

56. De nombreux médias nationaux des États membres européens se sont associés à la FAO pour promouvoir les objectifs du Telefood, afin de sensibiliser l'opinion sur le sort des 800 millions de personnes qui souffrent de la faim, et de récolter des dons en faveur de petits projets visant à accroître la productivité et le niveau de vie des agriculteurs indigents dans les pays en développement.

57. En 1999, plusieurs pays européens ont participé à la Journée mondiale de l'alimentation et au programme Telefood. L'Espagne, la France, le Royaume-Uni, le Portugal et l'Italie, en particulier, ont organisé des événements spéciaux en faveur du Telefood qui ont touché un public très large, y compris hors de leurs frontières. En outre, l'événement central du Telefood, qui a eu lieu en Jamaïque, a été retransmis par une quinzaine de chaînes européennes de télévision et de radio. En Espagne, Radio Televisión Española (RTVE) a diffusé trois heures durant une émission spéciale à une heure de grande écoute, qui a attiré 22% des téléspectateurs. Cette émission était accessible par satellite aux partenaires de RTVE en Amérique latine. Plusieurs chaînes de radio et de télévision francophones ont produit des émissions spéciales consacrées aux activités de la FAO et à la campagne Telefood. Au Royaume-Uni, les chaînes nationales et internationales de la BBC ont diffusé une série d'émissions sur la faim et la pauvreté dans le cadre de la semaine de l'alimentation. Au Portugal, la RTP a produit et émis un programme de divertissement "spécial Telefood", également relayé par RTP International et RTP Afrique. En Italie, plusieurs manifestations sportives et musicales consacrées à Telefood ont été retransmises par la télévision nationale.

58. Dans la région européenne, des projets financés par Telefood sont en cours d'exécution en Albanie, en Arménie, en Bosnie-Herzégovine, en Lettonie, en Moldavie, dans l'Ex-République Yougoslave de Macédoine et en Turquie.

D. COOPÉRATION AU SEIN DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES

59. La priorité donnée au fait d'encourager et de soutenir la délégation de l'action au niveau des pays est l'un des principes fondamentaux qui sous-tendent les arrangements de coopération interinstitutions, dans les engagements pris à l'issue du Sommet mondial de l'alimentation. La FAO et le Fonds international de développement agricole (FIDA) ont soumis au CAC/NU une proposition concernant la création d'un Réseau sur le développement rural et la sécurité alimentaire pour assurer la coordination interinstitutions du suivi du Sommet en garantissant une efficacité maximale par rapport au coût, la prise en charge de l'action par les pays, la souplesse et l'efficience. Le CAC a approuvé la proposition, qui a été appliquée en 1997 par la FAO et le FIDA, en étroite collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM).

60. La Conférence de la FAO s'est félicitée de l'établissement du Réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire, considérant qu'il peut favoriser sensiblement la pluridisciplinarité de l'aide apportée aux pays par le système des Nations Unies, en vue de l'application Plan d'action. On a fait remarquer que le réseau est conçu comme un mécanisme à deux niveaux, qui délègue l'action aux pays, par le truchement de groupes thématiques interinstitutions sur le développement rural et la sécurité alimentaire, qui œuvrent dans le cadre du système des Coordonnateurs résidents des Nations Unies. Au siège de l'Organisation, le réseau a pour tâche d'appuyer l'action menée par les pays, d'obtenir un retour d'information sur l'expérience susceptible d'être partagé, et de faciliter le dialogue entre les organisations participatrices.

61. Dans le monde, 65 groupes thématiques ont déjà été créés, dont un en Europe (Turquie) et le développement des groupes thématiques mis sur pied en Europe orientale et méridionale est jugé prioritaire par le Secrétariat du CAC. À cet égard, il convient de noter qu'il faudra engager la participation des Comités nationaux de la FAO dans la plupart des pays d'Europe orientale et de la CEI, car la FAO n'est pas représentée en Europe, sauf en Turquie. Il sera nécessaire de rechercher d'autres mécanismes pour leur création, en faisant appel aux correspondants nationaux, aux points de contact dans les ministères de l'agriculture ou aux comités d'assistance technique.

62. La FAO a collaboré avec le Comité des droits économiques, sociaux et culturels à la préparation de l'Observation générale sur le "droit à une nourriture suffisante", adoptée le 11 mai 1999. L'Observation générale a été présentée à la vingt-cinquième session du CSA (Rome, 1999). Le CSA s'est félicité de l'Observation générale, qui est une étape importante en vue de la mise en œuvre de l'objectif 7.4 du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, et a noté que cette dernière souligne la nécessité pour les organismes du système des Nations Unies, y compris la FAO, de fournir, sur demande, une aide aux pays en développement, en précisant que cette aide doit faire fond sur les compétences techniques du Haut Commissariat aux droits de l'homme.

Systèmes d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et
la vulnérabilité (SICIAV)

63. Le dispositif interinstitutions des SICIAV a enregistré des progrès rapides et encourageants. Bien qu'appliqués depuis peu, ils favorisent déjà la production d'une information de meilleure qualité sur la sécurité alimentaire au niveau national et international. Les gouvernements commencent à créer des SICIAV de leur propre initiative, afin de mieux cerner et traiter des problèmes d'insécurité alimentaire propres à un lieu déterminé. Le Secrétariat du groupe de travail interinstitutions sur les SICIAV reçoit un grand nombre de demandes d'aide émanant des gouvernements. Dans la région européenne, la Turquie a soumis une demande.

64. À sa trentième session, tenue en novembre 1999, la Conférence de la FAO a apprécié l'initiative prise par la FAO de jouer un rôle catalytique dans l'élaboration et la définition des SICIAV, en collaboration avec les organisations pertinentes des Nations Unies ainsi que les institutions nationales et les ONG compétentes et a souscrit aux dispositions prévues pour élargir ce rôle. Elle a estimé que l'exactitude et l'opportunité des informations revêtent une importance capitale s'agissant de s'atteler au problème de la faim et de la malnutrition, que ce soit au niveau national ou international, et a souligné qu'il était nécessaire que les pays œuvrent pleinement à l'instauration d'un SICIAV national, qui devrait s'articuler sur le système international décentralisé. La Conférence a été informée que les arrangements prévoient de mettre à profit dans toute la mesure du possible les mécanismes et les bases de données existants. On a suggéré d'élargir le cercle des partenaires, afin d'inclure d'autres grandes bases de données couvrant des thèmes liés à la sécurité alimentaire. La première édition de "La situation mondiale en matière d'insécurité alimentaire" a été publiée en octobre 1999 et la deuxième édition paraîtra en octobre 2000. En livrant les dernières estimations du nombre de personnes chroniquement affamées dans les pays en développement, les rapports de "La situation mondiale en matière d'insécurité alimentaire" témoigneront régulièrement des résultats produits par les efforts nationaux et mondiaux déployés pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet mondial de l'alimentation.

III. QUESTIONS À EXAMINER

65. Dans le cadre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, les gouvernements européens membres sont invités à collaborer avec tous les acteurs de la société civile à :


ANNEXE

STRATÉGIES POUR LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE NATIONAL -
HORIZON 2010
RÉSULTATS DE L'ATELIER NATIONAL D'UN JOUR DANS
LA RÉGION EUROPÉENNE (TCP/RER/8924)

La FAO s'est engagée à suivre la mise en œuvre du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation. Le Plan d'action stipule les activités de suivi qui incombent aux États membres. Pour sa part, la FAO a pris l'initiative de préparer des projets de stratégie pour le développement agricole national visant les pays en développement et en transition. Il s'est avéré nécessaire d'actualiser les projets de stratégie en fonction des changements socio-économiques survenus dans la plupart des pays. On a donc approuvé un projet destiné à faciliter l'organisation d'ateliers nationaux d'un jour consacrés à la révision et à la mise à jour des projets de stratégie. L'"Atelier national d'un jour sur la stratégie de développement agricole à l'horizon 2010" a pour but de permettre aux gouvernements d'actualiser et, si nécessaire, de modifier le projet de stratégie à la lumière des observations faites par les participants à l'atelier et par les spécialistes nationaux qui ont présenté les résultats des dernières réalisations.

En Europe, des ateliers nationaux d'un jour se sont tenus dans neuf pays : l'Albanie, la République Tchèque, l'Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lituanie, la Moldavie, la Slovaquie et la Turquie, et sont en préparation dans trois pays : la Croatie, la Lettonie et la Roumanie. Trois pays (Chypre, Malte et la Pologne) ont demandé un report de la date de l'atelier. Les autres pays étudient le moment de monter ces ateliers, en prenant aussi en compte les résultats des projets d'assistance politique qui se sont achevés récemment .

Questions de premier plan et principales conclusions

Dans l'ensemble, les participants ont beaucoup apprécié l'occasion qui leur a été donnée, à travers ces ateliers, de réexaminer la politique agricole nationale et les tendances de la production agricole et alimentaire dans une optique recentrée sur la sécurité alimentaire ainsi que l'innocuité des aliments, et attentive à la situation particulière de chaque pays. Ces ateliers ont remporté un franc succès et toutes les personnes concernées y ont participé et contribué activement.

Les éléments jugés essentiels dans la définition d'une stratégie de développement agricole ressortissent à différents niveaux. En Géorgie, les politiques macro-économique et sectorielle devraient être axées sur la création d'un cadre institutionnel propice au développement du secteur agricole privé. Cela recouvre l'assistance à fournir aux entrepreneurs qui transforment et commercialisent les denrées alimentaires dans les zones rurales, laquelle consiste à améliorer les flux d'information qui les concernent et leur capacité de gestion pour les aider à s'adapter à l'économie de marché. Dans le cas de l'Albanie, en plus de l'amélioration du contexte macro-économique pour le rendre plus favorable au développement, des questions institutionnelles telles que l'achèvement de la privatisation, la réforme foncière et la consolidation des exploitations figuraient au centre des discussions. D'autres pays d'Europe centrale, comme la République Tchèque, la Slovaquie et la Lituanie, se sont concentrés sur la compatibilité des politiques sectorielles avec les règles commerciales de l'OMC, la nécessité de s'aligner sur les règlements de l'UE, en particulier dans le domaine des normes relatives à la salubrité et à la qualité des aliments, ainsi que sur la nécessaire adaptation du cadre institutionnel à l'acquis communautaire de l'UE. Dans la République Tchèque, la nutrition et les habitudes alimentaires ont également été examinées du point de vue de l'amélioration de la santé publique. En Slovaquie, les intervenants considéraient que la stratégie agricole est une préparation utile à l'accession à l'UE, certains participants ayant toutefois souligné la nécessité d'une stratégie de développement rural intégrée, incluant la multifonctionnalité et le souci d'égalité entre les sexes. La Lituanie a mis l'accent sur le soutien à l'agriculture biologique et écologique et sur l'instauration d'un environnement économique qui encourage la création d'unités agricoles viables et de débouchés professionnels en dehors de l'agriculture dans les zones rurales.